Liability (FR)
Pour sa deuxième échappée pour le label 12k Sawako Katoa quelque peu modifié son entourage pour la réalisation de Bitter Sweet. Si, inévitablement, Taylor Deupree, à la masterisation, est toujours de la partie, on retrouve également Hayato Aoki qui apparaît sous le pseudonyme de Radiosonde avec Takashi Tsuda. Ce sont là, les deux seuls rescapés de l’aventure Hum d’il y’ a deux ans. Pour Bitter Sweet Sawako a donc fait appel à de nouveaux noms dont Jacob Kirkegaard (violoncelle), Ryan Francesconi (guitare et mixage), Jess Ivry (violoncelle) et Lila Sklar (violon). Un niveau d’orchestration sans doute un peu plus riche que sur Hum mais qui ne supplantera pas pour autant les efforts électroniques de la jeune femme. Des efforts qui s’apperentent d’ailleurs à une suite logique de ceux précédemment consentis. Bitter Sweet et Hum même combat pourrait-on dire. On se trouve toujours dans ces sphères ambients pleines de lumière qui se vivent comme des expériences solitaires aux portes du mysticisme. Là encore, Sawako ne sort pas d’un cadre assez minimaliste mais dont chaque sonorité prend un maximum d’espace. Bien entendu, il est inutile de chercher de véritables mélodies ou une évolution logique dans la musique de Sawako, ce qui ne veut pas dire qu’elle est irréfléchie. Simplement Bitter Sweet est l’image même d’une musique qui se laisse porter, flottant sur des eaux calmes, sans remous et sans autre ambition que la recherche de la sérénité.
A ce petit jeu là Sawako n’a sans doute pas beacoup de leçons à recevoir. Surtout quand, à ses côtés, elle peut compter sur l’expérience d’un Taylor Deupree dont les talents ne sont plus à démontrer. Une collaboration qui, en tout cas, porte ses fruits puisque Bitter Sweet apparaît comme plus abouti que Hum. Dans cet espèce de quète du paradis perdu Sawako semble reconstituer peu à peu un puzzle qui devrait la mener au firmament. Le chemin est sans doute encore long mais on sent qu’elle n’est plus très loin d’une certaine perfection. Mais l’atteindra-t’elle jamais? C’est toute la question qui se pose tant l’évolution de Sawako semble aller au même rythme que sa musique. En tout cas elle se forge une discographie des plus respectable et qui peut raisonnablement prétendre à une belle place dans les anthologies des beautés froides. Certes, il est difficile de se contenter de cela. La meilleure des récompenses serait alors de savoir quel est le degré de béatitude acquis après l’écoute de ce disque crépusculaire.