Jade (FR)
12k et Taylor Deupree continue d’inventorier la variété des sons inhibés, des rythmes souterrains et éliptiques La Nostalgie, la fragilité et la quiétude sont sans doute trois des termes les mieux à même de définir/ de dessiner les contours des compositions de Kenneth Kirschner. Le caractère minimaliste, microtonal, translucide de cette musique digitale se marie à l’évidence avec ces qualificatifs. Pourtant, l’allemand ne fait pas son deuil d’épithètes plus musclés; la violence, la nervosité, la fièvre, l’émoi? Imaginer la musique de Kenneth Kirschner, c’est tendre un câble entre les percussions customisées d’Harry Partch, la tonalité blanche et minimaliste de labels tels que “a bruit secret” et les constructions pianistiques savantes d’un Morton Feldmann ou d’un john Cage. Fragments, éclats et sections composent une autre dimension dans le cadre de cette exploration sonore. Une approche rigoureuse, fine, contenant en elle quelque chose de paradoxal, une sorte de dynamique amorphe, de mouvement stabile. Taylor Deupree, on le sait, affectionne ces climats qui évoluent en régime minimum, qui intiment à l’auditeur le silence absolu pour quérir toute la subtilité et l’intelligence de l’œuvre. Ça tombe bien, nous aussi.