Ethereal (FR)
À nouvelle année, nouveau packaging chez 12k. Si l’esthétique épurée et classieuse des digipack sortis par le label new-yorkais demeure, l’accent est davantage mis sur la photographie, comme en témoigne celle qui orne la pochette de Durée, nouvel album de Minamo. Pour inaugurer cette nouvelle donne, rien de mieux que de retrouver le quatuor japonais, cinq après le réussi Shining et alors que le groupe n’avait rien produit d’autre qu’un disque partagé avec Tape depuis.
Comme précédemment, ce long-format sonne comme le produit de longues séances d’improvisations dans lesquelles la guitare électrique de Keiichi Sugimoto se détache de nappes à la consistance minime (Elementary Domain). Lorsque c’est au tour de la guitare acoustique de Yuichiro Iwashita d’intervenir au premier plan, l’arpège répété qu’elle dessine renvoie joliment aux boucles qui constituent la texture de fond (When Unwelt Melts) ou alors ses accords pincés peuvent harmonieusement dialoguer avec le clavier de Namiko Sasamoto (Help Ourselves). Rejointes par les petites percussions et l’harmonium introduits par Tetsuro Yasunaga, les six-cordes apportent alors une densité certaine au propos (Helical Scenery).
Cette description démontre que le quatuor nippon peut, d’un morceau à l’autre et avec la même économie de moyens, offrir des titres assez différents mais faisant état de la même capacité à opérer avec une forme de grâce ourlée. De surcroît, que ce soit sur de courtes pièces (Individual Synesthesia et sa minute trente) ou tout au long de dix minutes de First Breathing At Last, les Japonais font preuve de la même capacité à captiver l’auditeur qui n’a plus alors qu’à croiser les doigts pour espérer les voir sur scène un jour. 7/8
François Bousquet