Ethereal (FR)
Décidément particulièrement prolifique, Sogar livre, avec Apikal.Blend, son troisième album en un an et demi et revient, pour cette occasion, sur le label new-yorkais 12k (qui profite d’ailleurs de cette sortie pour changer le packaging de ses disques, passant du fin boîtier cristal au digipack cartonné à l’esthétique épurée).
Bien habitués dorénavant à la musique de Jürgen Heckel, on se plonge immédiatement dans ces nappes et sons micro-électroniques, en ayant toutefois l’impression que le musicien allemand s’attache, cette fois-ci, peut-être un peu plus aux textures qu’auparavant. Extrêmement à l’aise dans le développement des sons qu’il utilise, sachant très bien les imbriquer les uns aux autres et leur adjoindre des éléments extérieurs (cliquetis qui semble réalisé “en direct”, feedback de guitare), il prouve également, sur ce disque, qu’il sait élargir son champ d’action: par moments, on croit entendre des bribes de mélodies et des sonorités plutôt proches d’une certaine electronica mélodique (“Selkind”).
Néanmoins, par ailleurs, Sogar continue donc de manier avec brio les éléments minimalistes qui ont forgé sa réussite: petits larsens, drones délicats, glitchs discrets. Aussi bien capable d’agencer ceux-ci en une rythmique précise que de les confiner à un rôle plus abstrait en superposant les plages sonores, il lui arrive pourtant de trop accentuer leur côté métallique et suraigu (“Harm_red”). Com.3.6 résume ainsi, à lui seul, l’album : un début offert aux glitchs et larsens avant qu’une nappe n’apparaisse, agrémentée d’un son semblable au mécanisme d’une boîte à musique que l’on remonte, pour finir sur un enchevêtrement de plages composites. – François Bousquet