Ethereal (FR)
Alors que vient de sortir le dernier disque de Taylor Deupree, son label, 12k, continue à signer de jeunes artistes et publie le nouvel album de Christopher Willits, musicien américain déjà auteur d’albums autoproduits et d’un disque paru l’an passé sur le label irlandais Fällt.
Lignes de guitare électronisée très proches de celles développées par Fennesz dans Endless Summer, ambiance générale peu éloignée de celle des premiers disques d’Oval, collages déjà entendus chez de nombreux musiciens français (Hypo, Gel:/Dorine_Muraille), la musique de Christopher Willits a beau être plaisante et appréciable, elle n’en est pas moins fortement peu originale. L’album se déroule tranquillement, sans heurts particuliers, mais une impression de relative fadeur s’installe progressivement et persiste tout au long de Folding, And The Tea.
Passant de titres basés sur une mélodie saccadée à d’autres où le travail est plutôt axé sur les textures, l’américain évolue dans des sentiers ultra-balisés et maintes fois parcourus par d’autres avant lui. De même, lorsqu’il incorpore des éléments et sonorités micro-électroniques à sa musique, ce n’est qu’une simple redite des canons du genre. Pour autant, ce qu’il fait n’est pas désagréable et s’écoute sans mal, il en ressort même une certaine mélancolie et une émotion touchante ; en fait, il y manque “juste” de l’originalité (on mettra, toutefois, au crédit de Willits une pochette joliment épurée et amusante où on est invité à réaliser, à l’aide de pointillés prédécoupés, le pliage évoqué dans le titre de son album). – François Bousquet