Autres Directions (FR)
Shizuku, le premier album de Illuha, est une œuvre de poésie douce et vagabonde, un monument du pas à pas nonchalant. Nulle autre trame que celle dessinée par de micro-accidents reliés par d’indolentes gouttes narratives. Nul autre scénario que celui du hasard et de ses belles incidences. Ses auteurs, Corey Fuller et Tomoyoshi Date, invitent à des ailleurs si flous qu’ils sont des songes, à des autrement si doux qu’ils nous dérangent. Car ici, ni tension, ni friction. Tout n’est qu’ouate et errance au petit bonheur des chances. De flotter entre deux lumières, d’être surexposé en bleu. Tout n’est qu’accueil bienveillant et quête d’un un peu plus chaud, à peine plus loin. Ainsi, lorsque les mots japonais de Tadahito Ichinoseki se posent, les paupières se ferment et les hébergent volontiers. Pour les voir rejoindre les vingt-trois notes virgule six d’une guitare, d’un violon et d’un piano, qui n’attendaient qu’un quatrième pour jouer à chat perché et à un, deux, trois, soleil.