Autres Directions (FR)
Alors que je m’émerveillais encore à l’écoute de Stengel, disque fabuleux paru chez List, Sogar revient avec ce troisième album Apikal.Blend publié par 12k, à l’instar de son premier Basal. Désormais installé à Paris, ce ressortissant de Nuremberg compose une musique vivante qui s’interdit d’elle-même aux oreilles distraites. Cette même musique qui, par ailleurs, se montre tellement abordable dès lors que l’on décide d’y plonger tout entier. En reviendra-t-on un jour seulement? Alors que certains besogneux s’évertuent à manipuler des fréquences, sans talent ni même ambition, Jürgen Heckel révèle les sons, et réveille nos sens. Sur des ondulations délicates, grouillantes de textures minimales et croustillantes, Sogar invoque des mélodies fragiles et incertaines. Parfois quelques bleeps plus profonds, parfois quelques tremblements plus poussés. Tout semble l’oeuvre d’un virtuose particulièrement appliqué, capable de transformer la matière et le hasard pour en faire jaillir des harmonies. Concepteur d’espaces sonores. Oui, quelque chose comme ça. Apikal.Blend est comme ses deux prédécesseurs: il est à écouter du premier au dernier morceau, dans l’ordre présenté; il est à ressentir et à vivre dans sa totalité, selon la volonté de l’artiste. Par là des textures glacières fondent au soleil (comme sur le petit Collin Olan). Par là, au-delà de notes organiques (?) s’érige lentement une mélopée éclatante… Illusions? Tout objet est sonore dans une telle grande symphonie de lumières. [stéphane]